Le maquis et la milice le 2 Aout 1944

Aux mois de juillet-août 1944, les Allemands, désireux d'assurer la liberté de leurs communications pertubées par les maquisards s'attaquérent à ceux de nos montagnes. Un patriote trop pressé de fêter notre prochaine victoire arbora à la cime d'un sapin un drapeau bleu, blanc, rouge, prés de sa maison, dans le voisinage de la Madone de Mardore. Il fut gratifié par un avion hitlérien de deux bombes qui firent voler en éclats toutes les vitres de sa ferme. Aprés la vogue annuelle, les chevaux de bois restérent sur la place à cause de l'insécurité des routes tant la situation était confuse. Le 2 Août 1944, le temps était radieux, dans la matinée, la milice avait attaqué le maquis de Ranchal. La fusillade fut violente. Un jeune homme de la résistance fut tué, dit-on, par erreur par ses camarades. A Thel, les miliciens tentérent, par la terreur d'obtenir des renseignements auprés du Maire et de la population. Ce fut sans succes! Le même jour'( 2 août 1944 ) vres 14 heures, un essaim d'avions américains rutilait au soleil trés haut dans l'azur. Soudain, un objet se détacha de l'un deux, descendit avec une certaine lenteur et vint choir lourdement dans un pré de la Casse- froide, à la vive surprise des pêcheurs. Le propriétaire des chevaux de bois rampa vers l'engin long de trois à quatre métres et éffilé aux deux bouts, il bondit sur ses pieds, le souleva par une extrémité, le laissa retomber et s'aplatit le nez dans l' herbe dans l'attente d'une possible explosion. Aprés trois répétitions du même manége, il s'amusa à le faire basculer. Ce n'était pas une bombe, mais un réservoir supplémentaire, largué aprés son épuisement. Un autre était tombé à la goutte de la même façon. Peu de temps aprés, les miliciens débarquérent d'un camion, sur la route. Leur chef ordonna aux pêcheurs de rester sur place. Deux pourtant s'enfuirent, Coillard Marius et le jeune Béroujon qui reçut une balle dans la cuisse. Quelques miliciens attachérent le réservoir américain à une corde et le hélérent jusqu'au camion sur lequel ils le hissérent comme un glorieux trophée. Puis ils grimpérent à Cambry pour contrôler l'identité des fils Décharne qui durent rejoindre leur ferme les bras en l'air et le fusil dans les reins, ils étaient occupées à moissonner. La descente des miliciens par le chemin abrupt se transforma en galopade rapide coupée de nombreux plongeons à terre afin d'éviter les balles des maquisards établis au dessus du bourg et à la madone, sur la route, l'entrée du pré de M.Brun, ils installérent un fusil mitrailleur et la fusillade commença, elle dura sans répit, pendant quatre longues heures. Les jeunes gens de la Résistance convergeaient leur tir peu précis sur les miliciens,ceux-ci adressaient leurs balles à tout être humain remuant dans la nature, promeneurs, cyclistes, cultivateurs durent se mettre à l'abri. La salle paroissiale, l'école libre des garçons, quelques maisons reçurent à cause de leur position au dessus de la vallée de nombreux projectiles. Les freres instituteurs, Chevron et Philippe n'échappérent que par miracle à la mort, ils étaient les seuls habitants de ce quartier trés surveillé depuis la route. Par exemple, le soir vers 20 heures, les combattants ayant quitté les lieux, ils songérent à récupérer les poules de la cantine cachées dans les buissons et paralysées de frayeur , un milicien, couché dans le fossé du virage de la casse froide, protégeait l'embarquement deses camarades. En signe d'adieu, il adressa aux Fréres Maristes deux coups de feu bien dirigés, les balles passérent trés prés au-dessus de leurs têtes. Le mortier arraché au mur les couvrit de poussiére. La milice, en partant, emmena, par précaution, quelques braves habitans de la cassefroide en ôtages, elle les relâcha au Bancillon quand elle eut l'assurance de nêtre pas poursuivie, ils revinrent dans la nuit à piéd, leurs nombreux arrêts pendant leur retour leur permirent de mettre au courant des événements saint-vincentais les habitants du val de Reins., Les milliers de cartouches brûlées pendant cette mémorable soirée d'été occasionnérent peu de dégâts matériels. Un milicien fut blessé au bras et reçut les premiers soins à l'hopital de Thizy. La guerre civile est un grand fléau, quelle tristresse de voir des Français combattre d'autres Français

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